Pour que l’année soit bonne et la terre fertile

De la pénombre surgissent plusieurs créatures bipèdes, imposantes et chevelues. Pour que l’année soit bonne et la terre fertile, interroge de façon décalée le regard que l’on porte sur le vivant, sur ce qui nous est autre. En s’hybridant peu à peu à ces costumes tout en poils, Mind The Gap joue sur les antagonismes entre le poétique et le prosaïque, la nature et la culture. C’est l’histoire d’un groupe qui voulait se transformer pour changer sa vision du monde, qui pense ne pas avoir réussi, mais en fait si. C’est l’histoire d’un groupe qui voulait se reconnecter au vivant, mais qui doit le faire avec des perruques synthétiques achetées en Chine. C’est l’histoire d’un collectif qui avait pensé un spectacle et qui, malgré ell-eux, en font un autre. C’est l’histoire d’un groupe qui avait fantasmé sur des costumes et qui suffoque. C’est l’histoire d’un groupe qui voulait utiliser une dernière solution naturelle avant de tout noyer d’insecticide. C’est l’histoire d’un groupe qui voulait rester silencieux, mais qui ne peut pas s’empêcher de produire une tonne de paroles, avant de finir par se taire. C’est l’histoire d’un groupe qui voulait se perdre dans le blizzard, mais qui s’est perdu tout court. C’est l’histoire d’un groupe qui voulait faire le show mais qui avait trop chaud. C’est l’histoire d’un groupe qui apprend à faire sa mue en souhaitant vivre ensemble le plus longtemps possible. C’est l’histoire d’un groupe. C’est l’histoire d’un groupe qui avait vraiment le souhait que l’année soit bonne et la terre fertile.

Création et jeu Solenn Louër, Julia de Reyke, Anthony Lozano, Coline Pilet, Thomas Cabel ; Dramaturgie Léa Tarral ; Costumes Karine Marques Ferreira ; Scénographie Clémence Delille